Dans la plaine où je vis, la vue offre si peu au regard que le désir de vie favorise les envies d'ailleurs...de collines rondes comme des bols aux failles profondes où se faufilent des rivières.

La plaine oblige aux projections imaginaires.

L'argile ouvre alors d'infinis horizons de terre à modeler, étirer, pincer, tourner:

La porcelaine compréhensive et complice se plisse, s'étire et lâche des sillons inégaux, des veines d'or bleu.

Le grès l'imite parfois mais s'épanouit volontiers dans la sobriété.

Le bleu de cuivre offre sa lumière et son intensité aux pièces du quotidien déclinées en petites séries et à celles plus nombreuses qui restent uniques.

Elles sont pour moi un tourbillon d'exigences et de plaisir, de questionnements et de sérénité.

Elles sont ma plaine-ressource.